Le decor : rue vieille du temple, une fin d’après-midi fraîche. Après un petit café au comptoir du Saint Gervais, le rendez- vous est pris au 127 de la rue, Galerie Felli, pour le vernissage de l’exposition du peintre Cherel.
Dès l’entrée une impression agréable, amicale : des amis du peintre… mais surtout des amis de l’art. Loin des clichés des vernissages parisiens (concours de chapeaux, longues écharpes et autres pipes). Cette atmosphère bruyante et sympathique contraste avec le caractère mystérieux des murs.
Ces paysages que Cherel nous montre sont troublants à plusieurs titres. Les éléments de la nature sont bien représentés mais se diluent entre eux pour semer le doute dans notre contemplation géographique. L’eau , la terre, l’air sont là et pris séparément nous stabilisent, nous rassurent. Mais une fois mêlés par la technique unique de l’artiste, le trouble intervient : nous sommes partout et nulle part à la fois, ni au crépuscule en écosse, ni en plein milieu de l’après-midi en amazonie, comme spectateur d’un monde imaginaire où la nature a sa place tout entière. De plus Cherel bouleverse davantage les codes en désamorçant l’idée classique des plans. Seuls quelques détails plus appuyés nous structurent la vision : une impression de buissons, un extrait de toit de maison, des sensations de parcelles agricoles… « Cherel ne montre pas. Il s’engouffre dans le mystère de ce que nous croyons connaître ou avoir aperçu. » Seules traces de cette déshumanisation sublime : ces « Maison » se faisant digérées par son environnement.
Et si l’Homme disparaissait de la surface du globe en un clin d’oeil ? Le silence de la nature….
Un vrai coup de coeur pour l’artiste et son travail. Si vous êtes sur paris, faites un petit détour par la Galerie Felli.
Jusqu’au 21 juin. Toutes les informations sont sur le site de la Galerie
3 commentaires
très interessant… la technique est superbe
superbe !
très bon article